Pierre Ambrogiani

Pierre Ambrogiani est un peintre, graveur et sculpteur français, né à Ajaccio le 16 janvier 1907. Figure emblématique de la peinture contemporaine française du 20eme siècle, son œuvre continue d’inspirer de nombreux artistes aujourd’hui.

Issu d’une famille modeste, Pierre Ambrogiani quitte la Corse avec ses proches pour Marseille en 1908. Dès son jeune âge, il manifeste un goût et un talent pour l’art, s’adonnant au dessin et au modelage en créant des figurines en argile. Il utilise les personnes de son entourage comme modèles pour ses œuvres. Son intérêt pour le dessin s’affine, et il commence à peindre des natures mortes de fruits, des compositions florales, ainsi que des paysages de plages et de garrigues. Il privilégie la peinture sur le motif, adoptant un style coloré et vivant. Encouragé par ses amis André Malraux et Louis Aragon, il abandonne son emploi de facteur en 1937 pour se dédier entièrement à la peinture. Ses toiles, souvent caractérisées par des couleurs fauves et parfois intenses, lui valent d’être associé au mouvement expressionniste. Plus tard, sa peinture évolue vers une abstraction figurative, marquée par un dépouillement des formes.

Dès ses débuts, son talent est reconnu, d’abord dans sa région, où il fonde, avec d’autres peintres provençaux comme Antoine Serra et François Diana, la première maison de la culture régionale, devenant ainsi une figure populaire à Marseille. Il participe au Salon d’Automne en 1937 et expose ses œuvres dans de nombreuses expositions collectives d’art contemporain français de 1948 à 1980, à Marseille, Toulouse, Paris, mais aussi à l’international, notamment à New York, Londres, Oxford, Philadelphie et Zurich. Ses tableaux sont même présentés aux enchères chez Drouot.

Au fil des années, il acquiert une reconnaissance internationale pour son travail mettant en avant les paysages de Provence et les couleurs du Midi, à travers des portraits, des nus, des paysages et des natures mortes éclatantes. En parallèle, il illustre des œuvres littéraires, comme « Les bucoliques » de Marcel Pagnol en 1947, qui deviendra son ami, et « Ma destinée s’achève à l’aube » d’Alexandre Toursky en 1958. Il contribue également à la décoration de fresques et de vitraux dans l’église de l’Immaculée Conception à Marseille.

Pierre Ambrogiani s’éteint le 23 octobre 1985 à Allauch, à l’âge de 78 ans, après une vie entièrement consacrée à la création artistique.