Jean-Michel Atlan

Jean-Michel Atlan voit le jour le 23 janvier 1913 à Constantine, en Algérie. Élevé dans un milieu bourgeois, en 1930, il quitte sa terre natale pour s’établir à Paris. Il entreprend alors des études en philosophie à la Sorbonne. Sa passion pour la philosophie le conduit à devenir enseignant.

La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant décisif dans sa vie. Mobilisé, Atlan enseigne à Laval avant de revenir à Paris. Il est affecté par les lois antisémites le poussant à quitter son travail. En 1941, il s’installe avec sa femme Denise au 16, rue de la Grande-Chaumière, un quartier artistique qui lui fait découvrir sa passion pour la peinture. Il commence ainsi à peindre sérieusement, influencé par son expérience de la guerre et sa sensibilité poétique.

Engagé dans la Résistance, Atlan est arrêté en juin 1942 en raison de ses origines juives et de ses activités politiques. Incarcéré à la prison de la Santé, il feint la folie pour obtenir son internement à l’hôpital Sainte-Anne, où il passe deux ans. Durant cette période, il développe un style pictural singulier, fusionnant expressionnisme et abstraction lyrique.

Après sa libération en 1944, il publie un recueil de poèmes intitulé « Le Sang profond » et présente sa première exposition à la galerie l’Arc-en-Ciel à Paris. À partir de 1945, il s’affirme comme une figure majeure de l’abstraction lyrique, participant à des mouvements artistiques tels que CoBrA. Atlan forge un style inclassable, caractérisé par des formes organiques et une palette de couleurs éclatantes.

Dans les années 1950, Atlan effectue des expositions à Paris et à l’étranger qui connaissent un certain succès. Ses œuvres, souvent perçues comme des emblèmes totémiques, témoignent d’un dynamisme et d’une force incantatoire. Il se retire à Villiers-sur-Tholon, où il continue à travailler dans un cadre paisible, loin du tumulte parisien.

Jean-Michel Atlan décède le 12 février 1960 à Paris. Son œuvre, riche et complexe, fait l’objet de nombreuses rétrospectives, et il est reconnu comme l’un des représentants les plus importants de la Nouvelle École de Paris. Ses tableaux, conservés dans des musées prestigieux tels que le Centre Pompidou à Paris et la Tate Gallery à Londres, continuent d’inspirer et de fasciner les amateurs d’art contemporain.