Yves Brayer

Yves Brayer, artiste peintre français, est né à Versailles le 18 novembre 1907. Reconnu également pour son talent de graveur, illustrateur et décorateur de théâtre, il est une figure marquante de l’art figuratif de l’École de Paris.

Brayer grandit à Bourges, où son père, officier polytechnicien et cavalier, lui transmet dès son enfance une passion pour les chevaux. Enfant, il accompagne sa mère en Provence, où il développe un intérêt profond pour les paysages locaux. Impressionnée par ses croquis, sa mère décide de l’inscrire à l’École nationale supérieure d’art de Bourges. Bien que destiné à une carrière militaire comme son père, une blessure à cheval l’oriente vers le monde de l’art.

La famille déménage à Paris à la suite de la promotion de son père au ministère de la Guerre, ce qui lui permet de fréquenter les célèbres académies de Montparnasse, la Grande Chaumière, et enfin l’École des Beaux-Arts de Paris, où il devient professeur en 1926. La même année, il présente ses œuvres au Salon d’Automne et au Salon des indépendants. Durant cette période, il explore divers médiums, notamment le modelage, et reçoit des conseils d’artistes tels que Jean-Louis Forain et Robert Wlerick. En 1927, il obtient une bourse de l’État qui lui permet de voyager à travers l’Espagne, le Maroc et d’autres pays, enrichissant ainsi son œuvre. En 1930, il remporte le Grand Prix de Rome de peinture, découvrant la Villa Médicis sous la direction du sculpteur Paul Landowski. Après son retour à Paris en 1934, il expose dans plusieurs galeries, mais se retrouve démobilisé à Montauban en 1940 en raison de la guerre. Il revient à Paris en 1942, où Jacques Rouché lui confie la création de maquettes de décors et de costumes pour un ballet à l’Opéra de Paris. Pendant l’occupation, il peint les scènes de la ville, tantôt occupée, tantôt libérée.

À partir de 1945, un tournant s’opère dans son travail. Après un séjour en Provence, Brayer réalise qu’il existe des harmonies naturelles, différentes des architectures qu’il avait l’habitude de peindre. Il découvre les paysages authentiques et sauvages des Massifs des Alpilles et de la Camargue, ce qui l’incite à revenir chaque année en Provence. Cette nouvelle inspiration transforme sa palette, qui s’oriente vers des verts, des jaunes pâles et des bleus, tout en restant attiré par les paysages méditerranéens d’Italie et d’Espagne.

L’artiste voyage également au Mexique, en Égypte, en Iran, en Grèce, en Russie, aux États-Unis et au Japon, où il découvre des lumières et des rythmes de vie variés, rapportant de nombreux dessins et aquarelles. Il s’initie à la gravure sur cuivre et à la lithographie, illustrant des livres à tirage limité avec des textes de Baudelaire, Paul Claudel, Giono, et d’autres. Il occupe le poste de Président du Salon d’Automne pendant cinq ans et, en tant que membre de l’Académie des Beaux-Arts, il est conservateur du Musée Marmottan à Paris pendant plus de onze ans.

Yves Brayer s’éteint le 29 mai 1990 à Versailles. Artiste prolifique, il a su capturer la beauté des paysages de Provence, au point que le village des Baux-de-Provence lui a dédié un musée en 1991.