Dès son jeune âge, il manifeste un intérêt pour l’art, se consacrant d’abord au dessin. Il est élève à l’École des Arts Appliqués de Paris (aujourd’hui École Duperré) de 1938 à 1943, et y enseigne le dessin à partir de 1945. La découverte de la céramique le pousse à délaisser progressivement le dessin pour se consacrer entièrement à ce nouveau médium. En février 1946, il s’installe à Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, où il ouvre un atelier de céramique. En 1948, il fait équipe avec les céramistes Robert Picault et Jean Derval au sein de l’atelier Callis, contribuant ainsi à revitaliser l’art de la céramique à Vallauris. Roger Capron s’efforce de réaliser le principe que lui avait enseigné son mentor, le designer René Gabriel : « Faire du beau à la portée de tous ».
En 1952, il acquiert une poterie désaffectée à Vallauris, employant initialement sept ouvriers pour produire des panneaux décoratifs et des objets destinés aux boutiques de la région. L’année suivante, il commence à fabriquer des carreaux de faïence et des tables. C’est également en 1955 qu’il épouse Jacqueline Hubin, surnommée « Jacotte », qui devient sa collaboratrice et le soutient tout au long de sa carrière.
Roger Capron connaît rapidement le succès : il reçoit la médaille d’or à la Xe Triennale de Milan en 1954, la médaille d’argent à l’exposition internationale de Cannes en 1955, et la médaille d’or à Bruxelles en 1959. En 1970, il est même honoré du grand prix international de la céramique. Durant cette période, il collabore avec divers artistes, céramistes, peintres et architectes, dont Jean-Michel Carré et Philippe Sicardon, pour le projet de décoration céramique de l’hôtel Byblos à Saint-Tropez.
Cependant, à partir de 1980, l’artiste traverse une période difficile. Bien que sa manufacture emploie près de 120 ouvriers, la crise économique l’oblige à déposer le bilan. Il est contraint de vendre ses modèles, brevets et procédés de fabrication, ainsi que l’utilisation de son nom, qui devient la propriété des établissements Carré à Paris.
Malgré ces défis, Roger Capron continue de créer dans son atelier de Vallauris. Dans les années 1990, il explore une nouvelle direction artistique en se concentrant sur des pièces uniques, s’apparentant davantage à la sculpture, après avoir principalement réalisé des productions en série. Avec l’aide de sa femme et de Jean-Paul Bonnet, il ouvre un nouvel atelier de pièces cuites. Dans les années 2000, il se consacre également à la sculpture en ronde bosse et son œuvre continue d’être célébrée à l’international, avec des expositions dans des galeries renommées telles que Neotu à Paris et Hammer à New York. En 2003, le Musée national de céramique de Sèvres lui consacre une exposition rétrospective intitulée « Les Capron ».
Roger Capron s’éteint le 8 novembre 2006 à Cannes, mais son héritage artistique demeure vivant et continue d’inspirer de nombreux artistes et céramistes à travers le monde.
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