Eugène François Adolphe Deshayes, né le 19 juillet 1862 à Alger et décédé en 1939, est un peintre orientaliste français reconnu pour ses œuvres inspirées de l’Afrique du Nord. Élève de Jean-Léon Gérôme, il commence à exposer à Alger dès 1890, avant de parcourir les régions environnantes et plus largement l’Afrique du Nord.
Enfant, souvent malade, il découvre sa passion pour le dessin avec une ardoise et un crayon. Au lycée d’Alger, il excelle en dessin, mais sa jeunesse est marquée par la perte de ses parents, le laissant sous la garde de son frère, jeune médecin à Douera. Il intègre l’école des Beaux-Arts d’Alger, alors dirigée par Émile-Charles Labbé, peintre paysagiste de l’école de Barbizon.
En 1882, il obtient une bourse pour étudier aux Beaux-Arts de Paris, où il travaille sous la direction de Gérôme et fréquente le Louvre pour faire des copies. Il partage une chambre avec le peintre algérien Bertrand. Sa connexion avec la nature est forte, et il peint des paysages de Versailles et du Parc Monceau, vendant même un de ses tableaux au marchand d’art Durand-Ruel.
À son retour à Alger en 1890, Deshayes est rapidement accueilli par la presse, exposant ses œuvres à la galerie Dru et participant chaque année au Salon des artistes français à Paris. Il se passionne pour la faune et la flore méditerranéennes et peint souvent depuis un bateau, capturant les variations de la mer à différentes heures du jour. Ses voyages le mènent à explorer le Sud algérien et d’autres régions comme le Maroc et la Tunisie.
En 1900, il participe à l’Exposition Universelle en peignant l’un des panneaux décoratifs du Pavillon de l’Algérie. Au fil des années, il reçoit de nombreuses distinctions, dont la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1935 et une médaille d’or lors de l’Exposition internationale de 1937.
Sa carrière artistique est parsemée de succès, d’expositions à travers le monde et de commandes officielles. En plus de ses paysages et marines, il s’intéresse particulièrement aux ruines romaines en Tunisie. Il porte un oeil avertie et sensible à la lumière. Il recherche l’équilibre des masses et des formes, ainsi que l’équilibre et l’orchestration des couleurs dans ces tableaux.
Dans ses dernières années, il est confronté à des problèmes de santé, mais continue de travailler avec passion. Il meurt le 24 novembre 1939, peu après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le 1er décembre 1939, le maire d’Alger, M. Rozis, rend hommage à sa mémoire, et en 1941, il propose de renommer une rue en son honneur, ce qui est unanimement approuvé. Eugène Deshayes repose désormais dans le petit cimetière de Tipaza, laissant derrière lui un héritage artistique précieux.
Inscrivez-vous à la newsletter et restez informé de nos dernières acquisitions et expositions :
© Galerie Rousset 2023