Marcel Gromaire

Marcel Gromaire est un artiste né le 24 juillet 1892 à Noyelles-sur-Sambre. Après avoir brièvement étudié le droit, il est captivé par l’effervescence des ateliers de Montparnasse à Paris, véritable carrefour pour les esprits créatifs.

La Première Guerre mondiale éclate. Mobilisé, Gromaire passe six années dans l’armée, une expérience marquante. De retour à Paris, il devient critique cinématographique pour le journal « Crapouillot ». C’est ici qu’il fait la connaissance de Maurice Girardin, un mécène qui achètera l’intégralité de sa production pendant dix ans, établissant ainsi une collaboration fructueuse.

En 1925, il s’installe à la Villa Seurat, un lieu emblématique du XIVe arrondissement parisien, où il continue de développer son art.  Son tableau « La Guerre »fait sensation au Salon des Indépendants de 1925, marquant son empreinte dans le paysage artistique.

Gromaire, ami d’Henri Matisse et de Fernand Léger, refuse de se conformer à des mouvements ou des écoles, affirmant un style unique alliant une énergie lyrique à une construction géométrique rigoureuse.

Ses œuvres évoquent des formes inspirées des primitifs romans et gothiques. On dit qu’il construit ses nus comme des cathédrales et traite les gratte-ciels comme des théorèmes. En 1933, une rétrospective à la Kunsthalle Basel consacre son talent, et en 1937, il reçoit des commandes d’État pour l’Exposition internationale de Paris.

Durant la deuxième guerre mondiale, entre 1939 et 1944, Gromaire s’installe à Aubusson, où il participe au renouveau de la tapisserie en collaboration avec Jean Lurçat. En 1947, il expose dans la galerie Louis Carré, et en 1950, il est nommé professeur à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, un poste qu’il occupera jusqu’en 1962.

En 1950, Gromaire se rend aux États-Unis en tant que membre du jury du prix Carnegie, qu’il remporte deux ans plus tard. Il termine sa vie à Paris, où il continuera à peindre jusqu’à son décès le 11 avril 1971. Le docteur Girardin, ami de l’article, a légué un précieux ensemble de ces œuvres au musée d’art moderne de Paris. Une rétrospective de l’œuvre l’artiste est organisée en 1980 assurant ainsi à l’artiste une place indélébile dans le patrimoine culturel.