Franz Priking

Franz Priking, né Pricking, est un peintre et lithographe allemand. Né le 7 août 1929 à Mülheim, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, il grandit dans un contexte historique troublé, marqué par la montée du nazisme et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Son père, ingénieur en métallurgie et passionné d’art, lui transmet dès son plus jeune âge un amour pour la Renaissance italienne et l’art baroque.

En 1945, à seulement 15 ans, il est enrôlé de force dans l’armée allemande et envoyé sur le front russe, où il est capturé et interné à Auschwitz. Après une année de détention, il parvient à s’évader et entreprend un périple de 600 kilomètres à travers les lignes russes pour retrouver sa ville natale. Ces expériences traumatisantes imprègnent son art d’une profonde intensité émotionnelle et d’une quête de sens.

En 1948, il intègre le Bauhaus de Weimar, puis l’Académie des Arts de Berlin, où il devient l’élève de Max Pechstein. Ces études lui permettent d’explorer l’expressionnisme allemand. Sa rencontre avec Bertolt Brecht à Berlin, où il réside pendant dix mois, lui ouvre également de nouvelles voies artistiques.

En 1950, Priking quitte l’Allemagne pour s’installer à Paris, mais c’est en Provence qu’il s’épanouie. Lors de sa première exposition en France au musée Réattu à Arles en 1952, il rencontre Pablo Picasso qui l’influencera dans sa peinture. Priking passe sept mois à Vallauris, où il approfondit sa compréhension de la structure et de l’organisation du tableau, délaissant les couleurs vives de son passé expressionniste au profit de teintes plus terreuses.

Après avoir épousé Gil, il s’installe à Barbentane, où il continue de peindre. Entre 1953 et 1954, il développe son style distinctif en entourant ses sujets de larges contours noirs, une technique devenue emblématique de son œuvre et qui témoigne de son engagement envers un « réalisme nouveau ».

En 1958, Priking acquiert une maison médiévale à Oppède et commence à restaurer son atelier. Ce cadre provençal inspire son travail, lui permettant d’explorer de nouveaux thèmes symboliques, tels que des cavalières ailées à tête d’aigle et des paysages flottants. Sa peinture évolue vers une forme de symbolisme, intégrant des éléments géométriques et une construction mathématique.

Sa vie prend fin prématurément le 10 juin 1979, à l’âge de 49 ans, à quelques semaines d’une exposition rétrospective au château de Val. Son dernier tableau, « Le Château de Val », incarne l’aboutissement de sa quête artistique.